Sportwashing

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Sportwashing
Football et politique 
Le sport comme objet politique

Le sport est un objet politique dans son essence. Il existe toujours dans une société et dans un moment donné. Parce qu'il est le dépassement des limites du corps, parce qu'il est l'incarnation de la puissance humaine et parce qu'il est salvateur, il est le symbole du Soft Power et de l'influence qui se transmet par les arts et le divertissement. 

Les Jeux Olympiques de 1936 à Berlin sous le IIIème Reich illustrent cette volonté de rayonner à travers le sport, de montrer sa puissance et sa domination. Quoi de mieux que des corps qui dominent l'espace ? Qui remportent des compétitions face aux meilleurs sportifs du monde ? Un tel régime, dictatorial, tyrannique ou défaillant, s'il est capable de produire des victoires, est-il véritablement mauvais ? Car voilà que s'illustre alors le sportwashing : le blanchiment son image grâce au sport. 
Sportif apportant la flamme olympique, Berlin, 1936
Le foot : un sport ultra populaire dans le monde  
La popularité du football dans le monde peut se comprendre de manière plurielle. Tout d'abord, la simplicité de son fonctionnement : il ne demande qu’un ballon et de l’espace. C’est un sport accessible à un grand nombre, et la variété des postes (attaquants, défenseur, gardien) permet une diversité des pratiques, tandis que les règles restent très simples à expliquer et à comprendre.

C'est également un sport rassembleur : on se rassemble en tant que collectif autour d’équipes appartenant à des clubs et, depuis 1930, date de la première Coupe du monde, on se rassemble également en tant que nation autour d’une équipe qui nous représente à l’international.

Jeune enfant jouant au football 
Le Président Emmanuel Macron, au sujet de la Coupe du monde au Qatar, Novembre 2022
La politisation du sport en débat
Comme les propos d'Emmanuel Macron le démontrent, le sport en tant qu'objet politique est parfois débattu. Pourtant, il est indéniable qu'il peut servir des intérêts politiques divers.
Le sport : vecteur de puissance
Le football, notamment à travers les grandes coupes régionales et mondiales, est une vitrine sur le monde. Le pays qui les accueille reçoit toute l’attention sportive nationale ou mondiale durant le court laps de temps de la compétition. Cela signifie que ce pays possède les moyens de renvoyer l’image qu’il choisit d'exposer au monde. Il y a souvent une course aux infrastructures (Afrique du Sud 2010, Brésil 2014, Qatar 2022) et une volonté de masquer la pauvreté des pays en démontrant au contraire des aspects positifs et des symboles de développement et d’égalité.


Lors des compétitions régionales (CAN, COPA América, Euro) et mondiales, les équipes ne sont pas que des équipes. Ce sont des nations. Une équipe qui gagne, c’est la nation entière qui en ressort vainqueur. Le sport est un symbole de puissance car il représente le pouvoir du corps à se surmonter, à se dépasser, à créer des records, à s’extraire d’une condition humaine souvent limitatives. Être en capacité de remporter des compétitions, face à certaines des meilleures nations au monde, c’est se montrer capable de dominer la hiérarchie sportive.

L'équipe de football nationale sénégalaise remportant la victoire de la Coupe d'Afrique des Nations, le 6 février 2022
La Coupe du monde en argentine, 1978
La Coupe du monde de 1978 a connu une onzième édition mouvementée : entre l’entrée de nouveau pays africains et asiatiques, qui font leur apparition, suite au processus de décolonisation dans les années 1970, mais aussi la suppression par la Fifa des quarts et demis finales pour instituer à la place une seconde phase de groupes dont les premiers vont directement en finale. La politique et la géopolitique ont pesé sur cette Coupe du monde 1978. Effectivement, l'Argentine organise l'événement, alors même que le pays est soumis à une dictature militaire. Ce n'est pas la première fois que la compétition se déroule dans les frontières d’un régime politique non démocratique. C’était notamment le cas de l'Italie en 1934. Mais c'est la première fois que cela soulève autant de contestations. Les médias y sont pour beaucoup : disposant de plus de moyens qu'avant la Seconde Guerre mondiale pour mettre en lumière les horreurs d'une dictature et pour relayer les appels au boycott. Attribuée en en 1966 par la FIFA, alors que l’Argentine connaissait un climat national plus apaisé, cette attribution fait débat après le coup d’Etat de la junte militaire. 
Le début du sponsoring moderne
Une nouvelle méthode se développe dans les années 70 et elle est révolutionnaire. La première marque à s’être affiliée avec la Fifa est Coca-Cola.
Elle soutenait notamment le programme de développement de la FIFA en Afrique, dans les années 60. D’autres ont suivi après : Adidas, puis KLM,... C’est le début des gros contrats de sponsoring.
Par la suite, de nombreuses marques ont voulu être associées au football en sponsorisant la Coupe du monde 1978. Coca-Cola a notamment versé huit millions de dollars pour être le sponsor officiel de la compétition. Cette collaboration a rapporté beaucoup d’argent à la FIFA et à partir de ce moment, le football est devenu un produit et en est devenu politique.
Images de produits de sponsoring pendant la Coupe du monde 1978
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